Le Rwanda se présente comme un pays stable et en voie de modernisation, mais le journalisme indépendant y est pratiquement impossible. Le gouvernement du président Paul Kagame exerce un contrôle étroit sur les médias, recourant à des restrictions légales, à l'intimidation et à la surveillance pour réduire au silence les reportages critiques. Les journalistes qui remettent en cause le discours officiel sont victimes de harcèlement, d'emprisonnement, de disparitions forcées, d'exil ou de mort.
Les quelques médias indépendants qui existaient autrefois ont été fermés ou cooptés, tandis que l'autocensure est largement répandue. En ligne ou en exil, certains journalistes rwandais continuent de rendre compte de la répression, de la corruption et du rôle du pays dans les conflits régionaux, mais ils le font au péril de leur vie. Le gouvernement poursuit activement ses détracteurs à l'étranger, en recourant à la pression diplomatique, au harcèlement en ligne et à la répression transnationale.
Sur le plan international, le Rwanda projette l'image d'un pays progressiste et ouvert, mais son bilan en matière de liberté de la presse est tout autre. Le journalisme indépendant est en fait criminalisé, laissant aux Rwandais des récits contrôlés par l'État et peu d'espace pour la dissidence.