Kris Berwouts (1963-2023) a étudié la linguistique africaine et l'histoire à l'Université de Gand. Il a travaillé pendant un quart de siècle pour différentes ONG belges et internationales, dont 11.11.11 et EURAC. Il a également écrit des blogs pendant des années pour le magazine MO*.
Berwouts connaissait la région des Grands Lacs comme personne. Il a publié des rapports sur la situation politique, militaire et sociale en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi. Les journalistes et les diplomates pouvaient compter sur lui pour démêler les nœuds souvent inextricables de la politique locale.
En plus des blogs et des articles publiés dans les médias internationaux, il a également écrit des livres sur le sujet. « La paix violente du Congo » de 2017 démêlait l'écheveau complexe des milices, des chasseurs de ressources et des parties prenantes politiques dans l'est du Congo. David Van Reybrouck était enthousiaste : « Il y a peu de gens avec une meilleure compréhension du Congo, de ses acteurs principaux, de ses thèmes importants et de son arrière-plan historique que Kris Berwouts. »
Dans son deuxième livre, « Ma vie de mushamuka », il portait fièrement le titre d'homme sage de la famille : « Je veux partager des perspectives et décrire des phénomènes d'un point de vue très personnel, celui d'un outsider très impliqué qui fait partie des événements, et non en tant qu'observateur sur la touche. »
Kris Berwouts avait un carnet d'adresses particulièrement riche rempli d'experts locaux, d'activistes et de journalistes. Il était très attaché aux jeunes audacieux des mouvements congolais des droits de l'homme Lucha et Filimbi. Il voyait en eux une génération pleine d'espoir de jeunes Africains qui pourraient aussi faire la différence entre une politique corrompue et répressive et une société qui exploite les libertés et les opportunités des jeunes.